Aperçu des sections
- Syllabus
- Présentation du cours
Présentation du cours
L’analyse textuelle est un procédé peu ou prou ambigu dans la mesure où il est nécessaire de préciser l’une des diverses approches analytiques adoptées. Concernant l’étude de texte de civilisations, comme son nom l’indique, la prise en compte des éléments civilisationnels est de mise, en l’occurrence le contexte d’écriture à tous les niveaux : social, politique, religieux, économique, culturel et philosophique. Ces aspects sont d’une grande importance dans une telle approche, étant donné que l’étudiant a pu, au travers de son cursus universitaire, acquérir un nombre considérable de connaissances grâce au cours intitulé : Culture(s) et Civilisation(s), en première et en deuxième année licence. Cette complémentarité amène l’étudiant à conjuguer ses prérequis afin de mener à bien ce genre d’analyse, à partir du CANEVAS mis en place en 2016, par le ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dont nous abordons les points essentiels du contenu de la matière ci-dessous :
- Texte et contexte
- Analyse textuelle
- Approche civilisationnelle : relation entre textes et histoire
- Etude de texte : analyse du contexte ; éléments d’analyse
- Plan de cours
Plan de cours
- Qu’est-ce qu’une civilisation ?
- Quelle est la différence entre la culture et la civilisation ?
- Qu’en est-il pour la civilisation française ?
- Quelles sont les caractéristiques de la civilisation française ?
- Séquence 1
Séquence 1
La civilisation
Qu’est-ce qu’une civilisation ?
Il est vrai qu’il existe plusieurs définitions, mais ce que l’on doit retenir, c’est qu’une civilisation relève de tout ce qui s’oppose à la barbarie ; c’est-à-dire les caractéristiques d’une société du point de vue religieux, moral, esthétique, scientifique et technique. En somme, il est question de tout ce que l’Homme a pu acquérir et produire dans un environnement donné. Autrement dit, un homme civilisé, c’est un homme qui a pu surmonter les contraintes de la nature pour survivre. À cet égard, référons-nous à la définition d’Albert Counson[1] :
« La civilisation ou organisation civile de l’espère humaine progresse en adoptant l’ordre social à l’ordre universel. Elle peut se mesurer à l’action des découvertes scientifiques sur la législation. Pour faire des citoyens du monde (C’est là le sens originel et le but de la civilisation. »
Force est de reconnaître qu’une civilisation digne de son nom, se mesure par l’envergure des avancées scientifiques durant une longue période d’existence, malgré les guerres et les pandémies. Pour que l’on puisse par de civilisation, il faut d’abord reconnaître les prouesses de ses peuples, ayant servi jusqu’à l’heure actuelle.
Les caractéristiques d’une civilisation :
Rappelons qu’une civilisation se caractérise par un ensemble de différentes conventions régissant les relations humaines ataviques dans une société donnée. Autrement dit, c’est par l’usage que les membres d’une nation s’invente une culture permettant à une civilisation une certaine longitude, à savoir :
a) Le peuple :
Retenons qu’une civilisation est la résultante d’un ensemble de codes permettant la coexistence de populations partageant les mêmes mœurs et les mêmes héritages culturels et cultuels.
b) La langue :
Il s’agit d’un moyen de communication facilitant la compréhension entre les membres d’une société, d’un peuple, voire de toute une nation. Néanmoins, il existe aussi le patois, l’idiome, le dialecte, etc.
c) L’espace géographique :
Un peuple digne d’une reconnaissance à une grande échelle géographique, devrait s’approprier un territoire qui, avec le temps, devient un terroir, représentant une valeur, à la fois identitaire et politique.
d) La production et la reproduction :
Pour qu’une civilisation perdure à travers le temps, il faut qu’elle laisse des traces, comme les infrastructures, les inventions scientifiques, technologiques, culturelles, cultuelles. À plus forte raison qu’elle doit perdurer l’espèce humaine par le biais de la reproduction.
e) Le culte :
Depuis la nuit des temps, il y a toujours des pratiques religieuses et spirituelles représentant les croyances d’un peuple. À ce titre, il existe des religions monothéistes consistant l’adoration d’un seul Dieu, comme il en existe d’autres dites polythéistes considérant qu’il y a plusieurs dieux. En France, il y eut conflit religieux ayant donné naissance à deux dogmes chrétiens : le catholicisme et protestantisme.
Quelle est la différence entre la culture et la civilisation ?
Dans la définition du mot « civilisation », nous avons dit qu’il s’agissait de ‘’tout ce que l’Homme a pu acquérir et produire dans un environnement donné’’. Alors, le mot ‘’culture’’ renvoie à ce que l’Homme a pu acquérir à partir de son environnement, afin de pouvoir affronter la nature, et entretenir des relations sociales, comme la langue. Donc, la culture est une partie intégrante d’une civilisation.
La civilisation française
Pour connaître la civilisation française, il faut faire un rétrospectif historique en repérant toutes les époques par lesquelles la France a été marquée. Or, cela a déjà été abordé dans la matière, Culture(s) et Civilisation(s), ce qui permettra de faire une lecture appropriée des textes représentant la civilisation française. Rappelons alors que les grandes phases de l’Histoire de la France sont les suivantes :
1. Le moyen âge (fin du Ve siècle - fin du XVe siècle)
2. La renaissance (XVIe – XVIIe)
3. Le siècle des lumières (XVIIIe siècle)
4. Le dix-neuvième siècle
5. Le vingtième siècle
Néanmoins, il ne va pas sans dire que l’Histoire de France est aussi ancienne comme le monde ; c’est pourquoi il est judicieux de reprendre les étapes les plus importantes citées supra, car c’est à partir du moyen âge que la langue connut un grand développement. Du latin à l’ancien français, puis au français moderne, il y eut des écrits emblématiques de la culture française, pouvant corroborer ce constat. Par ricochet, il faudra mettre en évidence les caractéristiques de chaque étape fondamentale, représentant les jalons de l’Histoire de France, et celle de la civilisation française que l’on pourrait considérer comme l’une des grandes civilisations européennes. Ces dernières sont issues de la civilisation gréco-romaine, d’où la nécessité d’esquisser l’Histoire mondiale par moment, afin de mettre au clair certains aspects civilisationnels ayant une relation sine qua non. Autrement dit, chaque civilisation a eu des influences sur une autre ; c’est pourquoi l’on parle de brassage culturel, et de métissage linguistique, et non des moindres, des relations entre les religions monothéistes.
Travaux dirigés (évaluation diagnostique) 1 :
Maintenant que vous avez une idée sur les caractéristiques d’une civilisation, citez celles de la civilisation française dans l’ordre suivant :
a) Le peuple :
b) La langue :
c) L’espace géographique :
d) Le culte :
- Chapitre I : Le moyen âge
Chapitre I : Le moyen âge
L’époque féodale
Le temps des ténèbres
Les temps obscurs
Séquence 2
Aperçu historique sur le moyen âge :
Période de 10 siècles, allant de la chute de l’Empire romain en 476 à la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, le Moyen Âge voit la formation du monde occidental, la mise en place du régime féodal, puis la centralisation progressive du pouvoir monarchique. Avec les Croisades, on assiste à l’expansion de la chrétienté, et à la montée en puissance de l’Église, représentant une force politique et culturelle redoutable. Le Moyen Âge connaît son apogée au XIIIe siècle avec l’émergence de la bourgeoisie ainsi que le développement des universités, en amorçant son déclin en raison des malheurs qui s’abattent aux XIVe et XVe siècles : schisme religieux, guerre de Cent Ans, peste noire, famine.
C’est aussi la période de la formation de la langue française et celle du passage de la littérature orale à la littérature écrite. Les ateliers de copistes foisonnent ; et l’écrivain, d’abord anonyme, acquiert progressivement un statut, d’où l’avènement de la littérature aristocratique entre le IXe et le XIIe siècle. Cette littérature était peu ou prou religieuse, produite sous la forme de hagiographies, racontant en latin la vie des saints, les sermons en vers, et les drames liturgiques à l’origine du théâtre. Citons également la littérature épique entre le XIIe et la XIIIe siècle, ce que nous appelle communément les épopées antiques, les chansons de geste mêlant histoire, légende et merveilleux, exaltant des chevaliers, à travers les hauts faits et leurs discours, comme Charlemagne, représentant la foi chrétienne et la nation franque, comme la chanson de Raoul de Cambrai, et la chanson de Roland). Il y avait aussi la littérature courtoise, entre le XIIe et le XIIIe siècle, dévouée essentiellement à la quête amoureuse, d’où les romans antiques (Roman d’Alexandre ; Roman de Thèbes ; Roman de Troie). Et comme il y avait une aristocratie, il existait ce qu’on appelle la littérature bourgeoise, entre le XIIIe et le XVe siècle, étant plutôt comique et satirique, ou encore empreinte d’un réalisme mêlé de lyrisme personnel, comme le roman de la rose de Jean de Meung, et le roman de Renart.
En contrepartie, il apparut le lyrisme satirique à la fin du XIIIe jusqu’au XIVe siècle, décrivant la misère du peuple français. Puis, il eut le lyrisme personnel, mêlant amours, joies et surtout les peines du poète, comme Charles d’Orléans, Christine de Pisan, et François Villon.
La féodalité :
La féodalité était une sorte de protection des pauvres et des subordonnées sur tous les plans, étant donné que le moyen âge est une époque caractérisée par les guerres et les conquêtes des puissantes armées dans le dessein de gouverner la plus grande partie des terres. En d’autres termes, l’objectif des Rois et des Empereurs était d’avoir une opulence territoriale, pour mettre en valeur leur puissance. Celle-ci était un gage de taille pour le peuple qui était à la merci du gouverneur ; c’est pourquoi les enfants du peuple étaient, d’une manière ou d’une autre, asservi. Néanmoins, pour mettre en place de ce régime, il est important de souligner qu’il y a de bonnes raison dont voici quelques-unes :
a) La faiblesse des souverains :
À la suite du décès de Charlemagne, ses petits-fils se disputèrent le pouvoir, engendrant une vendetta. Ainsi divisé, le pays se voyait de plus en plus affaibli, ce qui a profité aux ducs et les comtes pour désobéir au Roi. Ils sont devenus de petits souverains sur leurs terres. Le Roi n'avait ni une ascendance sur ses subordonnées, ni d'armées suffisantes pour maintenir l'ordre ; il a fini par accepter malgré lui le morcellement de la France.
b) Les invasions étrangères :
Dès la fin du VIIème siècle, le midi de la France a été envahi par les Arabes. Dès l’aube du Xème siècle, les hongrois attaquent l'Est et les normands au Nord qui étaient des pirates de race germanique venus par mer des pays scandinaves. En quête de pays au climat plus doux et aux terres fertiles, ils jetèrent leur dévolu sur les côtes françaises et anglaises de la Manche, en pillant les ports, remontant les fleuves, assiégeant les villes, en dévastant la campagne. Le Roi était incapable d’affronter ces menaces étrangères, en refusant de combattre ces Vikings. Ainsi, les grands propriétaires ont tenu tête à aux gens du nord, en construisant des forteresses où ils vivaient avec leurs familles, et leurs serviteurs en temps de guerre. Ces habitations étaient une sorte de châteaux forts, ce qui a donné naissance au régime féodal.
c) Naissance de la féodalité :
Les simples propriétaires ayant du mal à se défendre seuls et les paysans qui vivaient dans la crainte continuelle du pillage vinrent se trouver refuge autour des grands propriétaires, demandant leur protection, en sacrifiant leur liberté, et en reconnaissant comme chef le grand propriétaire qui leur promit sa protection. En échange, le protégé (vassal) témoignait obéissance et fidélité à son seigneur (suzerain), en s'engageant à son service, soit en amerrie, soit en agriculture. En tête de cette hiérarchie se trouvait le Roi qui était considéré comme le suzerain des suzerains, d’où l’avènement de la féodalité. Au début, c’était le Roi qui permettait au seigneur d’être titulaire de ses terres, qu’on appelait «fief» ou « féod. » ; mais avec le temps, le fief devint héréditaire ; et le roi perdait ainsi sa souveraineté car les seigneurs devinrent autonomes. Ces derniers obtinrent le droit de guerre, le droit de battre monnaie, de légiférer, et de rendre la justice.
d) Les strates sociales médiévales :
1) Le royaume : c’était au roi que revenaient toutes les décisions, ce qui a divisé le petit peuple en deux catégories : Les favorisés et les défavorisés. Cela a engendré un manque de liberté, car tout vassal devait fidélité et obéissance à son suzerain.
2) Le clergé : Il avait une très grande autorité, étant donné que le christianisme était à son paroxysme. Les clercs étaient hiérarchisés, prenant des décisions multiples, notamment en matière juridique et civiles. Ajoutons que même le Roi devait consulter le clergé dans des situations cruciales.
3) Le tiers-état :
a) Les seigneurs : c’était les guerriers du royaume à qui revenait toute action militaire sous l’égide du roi. Un seigneur doit être un duc, ou encore un comte, possédant un vaste domaine appelé «fief » ou « féod. » offert par le Roi.
b) Les bourgeois : il s’agit des commerçants et des orfèvres, vivant dans les villes, ou encore des bourgs, d'où le mot « bourgeois ». Cet ordre s'enrichit par le commerce et bien souvent il acheta la ville qu’il occupait.
4) Le petit peuple :
- Les artisans : il est question de tous ceux qui travaillaient de leurs mains. A la tête de la hiérarchie, artisanale il y avait les patrons ou maîtres ; puis, les compagnons et les apprentis.
- Les paysans : les paysans, ou encore les écuyers, vivaient à la campagne dont les demeures étaient autour de celles des petits seigneurs. Ils étaient aussi appelés vilains, parce qu'ils habitaient sur le domaine seigneurial : villa en latin. II y avait les vilains libres travaillant la terre du seigneur à qui ils devaient une taxe fixe. Ils pouvaient transmettre la terre à leurs héritiers et pouvaient disposer de leur personne. Il y avait aussi les vilains serfs, appartenant au seigneur. Ces esclaves étaient attachés très à la terre ; et ils étaient cédés avec le domaine quand il était vendu. A la mort du serf tout revenait au seigneur, car le serf n'avait aucun droit de succession.
Travaux dirigés 2 :
Texte[1] :
« ...Là je vis venir un écuyer gascon qui s'appelait le Bascot de Mauléon, hommes d'armes expérimenté et hardi. Il descendit en grand équipage en l'hôtel où j'étais logé à Orthez, à l'enseigne de la Lune, chez Ernaulton du Pin, et faisait mener sommiers 1 autant qu'un grand baron, et lui et ses gens étaient servis dans de la vaisselle d'argent...
Une nuit après souper, auprès du feu, en attendant minuit, le cousin du comte de Foix l'invita à raconter ses campagnes. II commença son propos ainsi : la première fois que je fus armé, ce fut sous le commandement du Captal de Bucf12, à la bataille de Poitiers, et pour bonne étrenne j'eus en ce jour trois prisonniers, un chevalier et deux écuyers qui me rap- portèrent trois mille francs. L’année suivante, je fus en Prusse avec le comte de Foix et le Captal son cousin, et à notre retour à Meaux en Brie, nous trouvâmes la duchesse de Norma n die, la duchesse d'Orléans, et grand nombre de dames et de demoiselles nobles, que les Jacques avaient encloses au marché de Meaux. Ils étaient plus de dix mille, et les dames étaient toutes seules. Nous les délivrâmes de ce péril ; il y eut parmi les Jacques plus de six mille morts ; et jamais plus ils ne se rebellèrent.
En ce temps, il y avait trêve entre le roi de France et le roi d'Angleterre, mais le roi de Navarre faisait la guerre pour son compte au Régent et au royaume de France. Le comte de Foix retourna en son pays, mais mon maitre le Captal demeura en la compagnie du roi de Navarre pour ses deniers et à ses gages. Et alors, nous fûmes envoyés en Picardie, où nous times une forte guerre, et primes moult villes et châteaux en l'évêché d'Amiens ; et nous étions pour lors tous seigneurs des champs et des rivières, et y conquîmes, nous et les nôtres, très grandes finances.
Quand les trêves furent rompues entre la France et l'Angleterre, le roi de Navarre cessa sa guerre, car on fit la paix entre le Régent et lui. Et alors le roi d'Angleterre passa la mer et vint mettre le siège devant Reims, et là, il manda le Captal, mon maître, qui se tenait à Clermont-en-Beauvaisis et faisait la guerre pour son profit dans tout le pays. Nous vînmes devant le roi et ses enfants...
Quand la paix fut faite entre les deux rois, on convint que toutes manières de gens d'armes et de compagnies videraient les forteresses et les châteaux qu'ils tenaient. Alors s'assemblèrent toutes sortes de pauvres compagnons qui avaient appris le métier des armes ; et plusieurs capitaines tinrent conseil entre eux et dirent que si les rois avaient fait la paix ensemble, il leur fallait cependant vivre. Ils s'en vinrent en Bourgogne, et là, il y avait des capitaines de toutes les nations : Anglais, Gascons, Espagnols, Navarrais, Allemands, Écossais et gens de tous pays et j'y étais ; nous nous trouvâmes en Bourgogne, et vers la rivière de Loire, plus de douze mille gens d'armes aussi expérimentés et habiles que quiconque pour livrer une bataille et assaillir villes et châteaux ; bien le montrâmes à la bataille de Brignais (1362), où nous battîmes le connétable de France et le comte de Forez et bien deux mille lances de chevaliers et d'écuyers.
Question :
Rédigez un commentaire, en repérant les marques civilisationnelles à partir du texte.
Réponse :
Dans ce récit extrait des chroniques du voyage en Béarn, faisant partie de la genèse médiévale de la France moderne (XIVe-XVe siècle), nous remarquons des aspects relatifs à la civilisation française au moyen âge, à commencer par la diversité des peuples européens en France, grâce à l’industrie maritime, comme l’indique le scripteur : « il y avait des capitaines de toutes les nations : Anglais, Gascons, Espagnols, Navarrais, Allemands, Écossais et gens de tous pays ». Ainsi, nous remarquons qu’il s’agit d’un contexte particulier de l’Histoire de la France, comme il est mentionné ci-dessous :
« En ce temps, il y avait trêve entre le roi de France et le roi d'Angleterre, mais le roi de Navarre faisait la guerre pour son compte au Régent et au royaume de France... la bataille de Brignais (1362).».
Il est important de rappeler que les titres de noblesse avaient leur importance au profit de leur famille (le cousin du comte de Foix, la duchesse d’Orléans, dames et de demoiselles nobles, seigneurs), les distinguant des paysans (les écuyers). Ajoutons également que l’Histoire de la France est omniprésente même dans de simples récits de voyage, notamment la bataille de Poitiers. De plus, c’était Force est de constater que même sur le plan architectural, nous repérons des aspects civilisationnels, comme l’expression (moult villes et châteaux en l'évêché d'Amiens).
Finalement, il est question de l’un des jalons de l’Histoire de la France et ses guerres avec l’Angleterre, au détriment des deux peuples, vu les pertes humaines considérables. Nous remarquons une certaine vantardise des prouesses de l’armée des Francs, en concluant : « ...plus de douze mille gens d'armes aussi expérimentés et habiles que quiconque pour livrer une bataille et assaillir villes et châteaux. »
[1] Jean FROISSART, Voyage en Béarn (Chroniques), éd. Diverres, Manchester, 1953, ch. X., cité d'après M. MOLLAT, Genèse médiévale de la France moderne XIVe-XVe S., Paris, Arthaud, 1970, p. 29-31.
- Séquence 3 : Les caractéristiques de la civilisation française
Séquence 3 : Les caractéristiques de la civilisation française
Séquence 3
Les caractéristiques de la civilisation française :
Dans la lignée des grandes épopées antiques, les chansons de geste mêlent histoire, légende et merveilleux, et leurs héros, des chevaliers, exaltent, à travers les hauts faits et leurs discours, Charlemagne, la foi chrétienne et la nation franque :
Ø Rassemble des récits légendaires inspirés de la réalité historique des VIIIe et IXe siècles.
Ø Raconte l’épopée chrétienne de chevaliers luttant contre les infidèles (les Sarrasins).
Ø Sert de propagande aux Croisades à une époque où l’autorité du roi est souvent contestée.
Les thèmes privilégiés : Merveilleux chrétien ; héroïsme guerrier ; mission exceptionnelle ; exploits surhumains ; défense de la chrétienté, de la patrie et du roi ; serment de fidélité.
Quant aux œuvres marquantes, citons la Chanson de Raoul de Cambrai et celle de Roland, représentant des textes emblématiques de l’époque médiévale.
Notons également que le lyrisme satirique (Fin du XIIIe siècle–XIVe siècle), est des plus répandus à l’époque, où l’on chante les misères de la vie quotidienne, en rompant avec la tradition du lyrisme courtois.
Il y avait aussi le lyrisme personnel (milieu du XIVe siècle–milieu du XVe siècle) qui :
Ø Chantait les amours, les joies et surtout les peines du poète.
Ø S’affranchissait peu à peu de la mélodie et développe un lyrisme aux accents personnels.
Ø Se codifiait en formes fixes.
Rappelons que les thèmes privilégiés étaient : la Mélancolie, la fragilité de la vie, la fuite du temps, et la hantise de la mort.
Pour ce qui est des auteurs les plus marquants, il y avait Charles d’Orléans, Christine de Pisan, et François Villon.
Maintenant que nous avons mis en avant les caractéristiques de la civilisation française, nous sommes amenés à étudier des textes emblématiques de la littérature française ; c’est pourquoi il est important de mettre en lumière l’approche civilisationnelle, puisque toute la matière repose sur cette approche analytique.
Qu’est-ce qu’une approche civilisationnelle ?
Il est question d’analyser (un texte littéraire, une production cinématographique, un article de tout genre), en précisant tout ce qui relève de la civilisation représentant le contexte de cette production, à savoir les caractéristiques du pays concerné, comme les fondements politiques, les découvertes scientifiques, les avancées technologiques, les prouesses culturelles et artistiques (écriture, peinture, architecture, sculpture...etc.). À cet égard, nous allons appliquer cette approche, en analysant l’un des textes qui ont marqué la littérature française à l’époque féodale : la chanson de Roland, attribuée, parfois, à Turold. C’est un poème épique sous forme d’une chanson de geste. Pour ce faire, nous devons situer le contexte d’écriture du texte en question.
La méthodologie de l’analyse textuelle avec l’approche civilisationnelle :
Force est de reconnaître qu’une analyse textuelle relève d’une méthodologie, ce qui caractérise toute une visée analytique. A fortiori, l’approche civilisationnelle porte sur le fait de repérer un ensemble d’éléments civilisationnels émanant d’un texte emblématique d’une époque donnée. Or, il ne s’agit pas de recopier des mots, ou encore, des expressions toutes faites, pour paraphraser un texte. Il ne s’agit pas non plus de faire une lapalissade, pour tomber dans le verbiage. Ce qu’il faut retenir, en l’occurrence, le terme « analyse » pour ainsi dire ; c’est pourquoi il est important de montrer aux apprenants une méthodologie analytique, afin qu’ils puissent procéder de manière à utiliser un style d’écriture personnel, sous la forme d’un commentaire, ou encore d’une dissertation. D’ores et déjà, il est plus judicieux de récapituler les différentes parties de l’analyse au travers d’un tableau, afin de faciliter l’assimilation de la méthode pour l’étudiant.
Parties
Contenu
Pts
Introduction
1. Présentation de la source du texte.
2. Présentation de l’auteur : (son courant littéraire).
3. Le contexte sociohistorique.
4. Une à deux inventions ayant révolutionné l’époque.
1
1
2
2
Développement
5. Evoquer quelques caractéristiques l’époque.
6. Repérer les marques civilisationnelles dans le texte. (à reformuler les phrases mises en fond gris dans le texte)
7. Démontrer leurs valeurs civilisationnelles.
8. Expliquer leur rapport avec la civilisation française.
1
7
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Conclusion
9. Donner quelques conséquences des marques civilisationnelles sur la civilisation française.
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- Section 6
Section 6
- Section 7
Section 7
- Section 8
Section 8
- Section 9
Section 9
- Section 10
Section 10