cours en ligne N°2


Université ABOU BEKR BELKAID Tlemcen            Faculté des sciences humaines et des sociales

Département des sciences sociales                                                                    Filière : Anthropologie

Cours de Français en ligne

destinés aux étudiants de Master1 Anthropologie sociale et culturelle

(2ème semestre)

Cours N°2

L’anthropologie : une réflexion "coloniale" sur l’altérité

 

L’anthropologie découle, elle, d’une rencontre entre les Européens et les autres sociétés, d’abord proches, comme le monde musulman, puis plus lointaines comme l’Amérique, l’Asie et enfin l’Océanie. Autrement dit, d’une confrontation à l’altérité. Les premiers discours « anthropologiques » parlent de la façon dont les Européens ont vu les autres sociétés, les autres cultures, différentes des leurs. L’ensemble de ces représentations va donc être élaboré au cours des siècles et au fil des rencontres : Grandes Découvertes, guerres, voyages des naturalistes, etc.

Tous ces récits sur les autres ont peu à peu donné naissance à des descriptions de plus en plus précises, à des théories sur les autres cultures, des tentatives de classer et de créer des catégories afin de mieux comprendre ces sociétés si différentes des sociétés européennes. Les récits de ces altérités (diffusé au public grâce à des ouvrages de voyageurs, des revues, des gravures ou même les premières photographies) vont permettre aux « autres » de se trouver (intégrer) dans les représentations des européens (le plus souvent sous la forme du « sauvage », comme le peau-rouge des westerns).

 Ces représentations sur les autres vont contribuer à construire des stéréotypes (ou des idées reçues) sur les autres cultures, dont certaines sont encore très prégnantes aujourd’hui même et dont nous essayons le plus souvent de nous débarrasser. Toujours est-il que cette progressive entreprise de connaissance sur les autres cultures va donner naissance à la fin du XIX° siècle à une discipline (l’anthropologie) ; discipline héritant de tous les discours antérieurs sur les autres cultures (souvent pour les contester, bien que certains nous apprennent beaucoup de choses sur des sociétés qui ont disparu aujourd’hui).

Les autres sociétés, confrontées aux Européens, ont également cherché à mettre des mots sur cette altérité (souvent de manière peu flatteuse). On connaît des récits des Arabes, des Aztèques, des Chinois et des Japonais, par exemple, sur les Européens. Toutes les sociétés, dont nous connaissons la pensée, se sont en effet posées la question de la différence avec les autres groupes. Aucun groupe humain ne s’est pensé comme groupe sans penser à ses frontières et à sa différence avec le monde extérieur. D’ailleurs, souvent l’humanité n’est attribuée qu’à soi-même, à son propre groupe. De nombreux termes utilisés par des cultures pour s’auto-désigner signifient « être humain ».

 

Questions :

1-     De quoi parlaient les premiers discours « anthropologiques » ?

2-     Quelle a été la représentation de «  l’autre» par les européens ?

3-     Donne les deux caractéristiques attribuées à l’autre dans les anciens  récits de l’altérité ?

4-     Qu’est ce qui a donné naissance à l’anthropologie comme discipline ?

5-     Trouve dans le texte le synonyme de : éloignées – raffiné – distincte – rapprochement – saisir.

6-     Donnez l’antonyme des mots soulignés dans le texte ?

7-     Traduisez le premier paragraphe en langue arabe ?