Cours en ligne N°6

Université ABOU BEKR BELKAID Tlemcen            Faculté des sciences humaines et des sociales

Département des sciences sociales                                                                    Filière : Anthropologie

Cours de Français en ligne

Destinés aux étudiants de Master1 Anthropologie sociale et culturelle

(2ème semestre)

Cours N°6

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« La religion » et « le fait religieux » : deux notions obsolètes la comparaison systématique, qui permet de découvrir bien des merveilles, de remonter très loin dans le temps, et de contribuer à l’histoire du peuplement du globe, rien de moins. Aussi inventifs qu’ils puissent paraître, les mythes ne sont pas de purs produits de l’imagination individuelle. Ce sont des récits appris et transmis, parfois depuis des temps immémoriaux, parfois par des spécialistes de la narration rituelle, mais parfois aussi par tout un chacun.

Pour les transmettre, il faut bien qu’ils aient d’abord été mémorisés, selon un processus qui passe forcément par des individus qui, à cette occasion, peuvent y introduire des modifications involontaires (à cause d’un trou de mémoire, par exemple) ou au contraire parfaitement conscientes (notamment pour adapter le contenu d’un récit aux attentes de l’auditoire). Peut-on pour autant parler de mémoire collective?  Joël Candau, anthropologue de la mémoire, attire notre attention sur les difficultés que pose cette notion  : comment accéder à la mémoire collective, sinon par ce que les autres nous en disent? Comment peut-on même être certain de son existence réelle en dehors de leur parole?

La seule chose que l’anthropologue peut étudier à ce propos, ce sont des discours, et il se trouve alors dans une position très proche de celle du mythologue qui ne se prononce pas sur la véracité éventuelle des récits mythiques (vrais pour les uns, faux pour les autres), car son but est de les comparer pour mieux les comprendre. Dès lors, n’y aurait-il pas des passerelles à explorer entre métamémoire, mythe (notamment identitaire) et épopée? La méconnaissance des origines mythiques d’un discours, et l’incapacité générale de reconnaître pour tel un mythe, sauf quand il s’agit de ceux des autres ou des Anciens, peut conduire à de très dangereuses méprises.

Les thèses de l’histoire parallèle, des théories conspirationnistes et de l’archéologie fantastique s’engouffrent et se déploient dans les vides conceptuels ; elles tiennent lieu d’explication du monde actuel et sont donc des mythes modernes. C’est dire qu’il importe de pouvoir les identifier, afin de n’en pas devenir victime. Cela n’est pas surprenant, car innombrables sont les œuvres artistiques ou littéraires qui, au fond, restent en grande partie hermétiques à ceux qui les approchent sans une connaissance suffisante de la mythologie. Il importe donc d’enseigner l’anthropologie dès le plus jeune âge, ainsi que le défend depuis longtemps Bernard Lahire en répondant impeccablement aux arguments éculés qui sont encore opposés à ce beau projet.

Questions :

1-     Donnez un titre au texte ?

2-     Quelle est l’idée générale du texte ?

3-     Qu’est-ce que « le fait religieux » et « la religions » peuvent permettre ?

4-     Quelle est la définition du mythe dans ce texte ? et quel est son rôle ?

5-     Que faut- il pour transmettre les mythes de manière verbale ?

6-     Trouvez dans le texte le synonyme de : remarquablement – étonnant – invraisemblable – entrevoir – éclaircissement – imperméables – probable.

7-     Donnez l’antonyme des mots soulignés dans le texte ?

8-     Traduisez les deux premiers paragraphes en langue arabe ?