3. ANALYSE MACROECONOMIQUE, DES ANALYSES CLASSIQUES ET NEOCLASSIQUES A « LA REVOLUTION KEYNESIENNE »
3.1. Les analyses classiques et néoclassiques
Les économistes classiques du début du XIXe siècle, comme A. Smith ou D. Ricardo, s'intéressent principalement à l'échange et à la valeur, à la répartition et à la croissance. Rétrospectivement, leurs préoccupations sont plutôt macroéconomiques.
Dans le dernier tiers du XIXe siècle, les marginalistes développent des analyses macroéconomiques. Ils s'interrogent sur les conditions de l'équilibre du marché et sur les comportements du consommateur et du producteur. S'ils ne partagent pas les analyses des classiques sur la valeur et la répartition, ils sont, comme eux, convaincus des vertus de l'économie de marché.
Jusqu'à « la révolution keynésienne », la macroéconomie se déduit des analyses microéconomiques. L'étude du comportement du consommateur et du producteur permet de comprendre la consommation et la production au niveau national. Les phénomènes macroéconomiques s'expliquent par l'agrégation des comportements individuels. Les déséquilibres sont impossibles si les marchés sont concurrentiels.
3.2. La « révolution keynésienne »
La macroéconomie nait véritablement pendant l'entre deux-guerres avec l'œuvre de J.M.Keynes (1883-1946). C'est l'incapacité des néoclassiques à expliquer la crise des années trente et à proposer des remèdes au chômage massif qui conduit J. M. Keynesà donner une explication du fonctionnement des économies de marché radicalement différente.
Pour J. M. Keynes, il n'est pas possible d'expliquer les phénomènes macroéconomiques par l'agrégation des comportements microéconomiques. L'équilibre macroéconomique résulte de l'interaction des fonctions macroéconomiques. Les prix sont rigides à court terme et non flexibles : les ajustements entre l'offre et la demande s'effectuent par les quantités et non par les prix. La monnaie est intégrée à a détermination du revenu national par l'intermédiaire du taux d'intérêt en opposition avec la tradition classique et néoclassique pour qui les secteurs réel et monétaire sont séparés et sans influence l'un sur l'autre. Un équilibre sur le marché des biens et services est compatible avec un chômage volontaire.
La rupture introduite par J. M. Keynes va questionner les économistes qui vont essayer de réconcilier l'analyse néoclassique avec l'analyse keynésienne.
3.3. Analyse macroéconomique comparaison entre classiques et keynésiens
Les classiques | Les keynésiens |
Optimisme | Pessimisme |
Prévision parfaite | Incertitu |
Laisser faire | Interventionnisme |
Processus d'équilibre sur tous les marchés en situation de concurrence | La concurrence ne suffit pas à garantir l'équilibre, aussi bien sur le marché du travail (chômage involontaire) que sur les marchés des biens et services |
Economie de l'offre | Economie de la demande |
La monnaie est neutre, il n'y'a pas de monnaie désirée pour elle-même, la monnaie est un voile qui ne sert que d'intermédiaire des échanges et d'unité de mesure. | La monnaie est active (thésaurisation pour 3 motifs : transaction, précaution, spéculation qualifiée de préférence pour la liquidité). |
Libre échange | Protectionnisme |
Équilibre de plein emploi | Équilibre de sous-emploi |