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  • Généralités

  • Programme

    Cours 1 : La lexicologie et ses définitions

     Notions fondamentales : lexique, vocabulaire, lexicologie.

     Le mot et ses définitions :

    o Le synthème selon André Martinet.

    o La synapsie selon Émile Benveniste.

    o La lexie selon Bernard Pottier.

    TD 1 : Exercices pratiques avec corrigé

     Identification et classification des unités lexicales.

     Analyse des définitions et des concepts.

    Cours 2 : La lexicographie

     Origine et développement de la lexicographie.

     Analyse des dictionnaires : types, structure, objectifs.

     Étude critique des entrées lexicales.

    TD 2 : Exercices pratiques avec corrigé

     Étude de cas : comparaison d’articles lexicographiques.

     Création d’entrées lexicographiques.

    Cours 3 : La dérivation

     Définition et mécanismes de la dérivation.

     Types d’affixes : préfixes, suffixes, infixes.

     Règles et contraintes morphologiques.

    TD 3 : Exercices pratiques avec corrigé

     Analyse de mots dérivés et identification des affixes.

     Création de mots dérivés.

    Cours 4 : La composition

     Définition et distinction avec la dérivation.

     Types de mots composés : lexicaux, syntaxiques.

     Formation et usage.

    TD 4 : Exercices pratiques avec corrigé

     Détection et analyse des mots composés.

     Identification des relations entre les composants.

    Cours 5 : L’abréviation et la siglaison

     Définition et mécanismes : troncation, siglaison, acronymes.

     Usage dans les registres de langue.

    TD 5 : Exercices pratiques avec corrigé

     Reconnaissance des abréviations et sigles.

     Création et classification.

    Cours 6 : La néologie lexicale

     Définition et rôle dans l’évolution linguistique.

     Types de néologismes : morphologiques, sémantiques, emprunts.

     Étude des motivations et contextes.

    TD 6 : Exercices pratiques avec corrigé

     Analyse de néologismes contemporains.

     Création et justification de néologismes.

    • Cours (1) : LA LEXICOLOGIE et ses DÉFINITIONS


      ٭ La lexicologie est une branche de la linguistique, c’est une science qui étudie les unités lexicales

      c’est-à-dire les mots d’une langue donnée.

      (1) lexicologie (n.f. Ling.) « Science des mots (notamment du vocabulaire), étudiés du point de vue

      de leur étymologie, de leur signification et de leur rapports avec une société et une époque

      données dont ils traduisent les tendances (synchronie), ainsi que leur évolution dans le temps

      (diachronie). » 1

      (2) « La lexicologie c’est la description des structures du vocabulaire.» 2

      Exemples : coup / able dé/capit/er [capitaine, capiteux]

      culpa (lat.) = faute caput (lat.) = tête


      → Le mot : (1) C’est une unité graphique qui se présente entre deux espaces blancs.

      (2) est un groupement de lettres, séparé, à gauche et à droite, par un blanc des autres


      éléments de la phrase / du texte / de l’énoncé.


      → Le lexique : (1) ce sont des mots présentés hors contexte.

      (2) c’est l’ensemble des mots constituants une langue, présentés hors contexte.


      (Tous les mots se trouvant dans les dictionnaires).

      → Le vocabulaire : Ce sont des mots présentés dans un contexte.

      Exemple sur : LEXIQUE / VOCABULAIRE

      - « université » Є au lexique.

      - L’université Abou Bakr BELKAÏD est immense → université Є au vocabulaire.


      LE MOT et ses DÉFINITIONS


      Définitions :

      (1) « Parcelle très petite et très complète de sens.» (SAPIR)

      (2) « Unité de sens composée de phonèmes dans un ordre rigoureux n’admettant pas l’insertion

      d’autres éléments.» (GROOT)

      (3) « C’est l’association d’un sens donné à un ensemble de sons donnés susceptible d’un emploi

      grammatical donné.» (MEILLET)

      EXEMPLES :

      a) J’/ ai acheté / une / machine à laver → 4 mots (unités lexicales) et 7 unités graphiques

      (1) (2) (3) (4)

      b) D’abord / est-ce que / tu / es au courant / que / ta / belle-mère / a quitté / l’/ Algérie /

      (1) (2) (3) (4) (5) (6) (7) (8) (9) (10)

      depuis / belle lurette. → 12 mots (unités lexicales) et 20 unités graphiques

      (11) (12)

      R/ La notion de mot recouvre des éléments disparates (divers / différents) tant au plan lexical

      qu’au plan grammatical. En effet, il est souvent difficile de reconnaître un « mot ».

      On appelle traditionnellement « mot » une unité graphique comprise entre deux blancs.

      Ex. 1  : tu / as / mangé / une / pomme / de / terre → 7 unités graphiques = 7 mots

      (grammaire traditionnelle)

      NB : Alors que l’unité lexicale peut-être formée de plusieurs unités graphiques.

      Ex. : pomme de terre, arc-en-ciel, ras le bol

      Pour échapper à cette ambiguïté du terme « mot », plusieurs linguistes ont adopté une autre

      terminologie. Autrement dit, le manque de rigueur du terme mot a conduit à l’emploi d’une

      terminologie censée être plus précise.


      A) - Le SYNTHỀME : (selon André MARTINET)

      « Tout segment de discours qui se comporte syntaxiquement comme un simple monème mais

      susceptible d’être analysé en deux ou plus de deux unités significatives.» 3

      Ex. 1  : dé/viss/er, télé/vision garde – malade moulin à café

      négation / objet / action de loin / voir

      DÉRIVATION COMPOSITION

      Adjonction morphologique adjonction graphique adjonction syntaxique

      Obtenu par dérivation ou par composition, le synthème comme, son nom l’indique, est une

      unité lexicale composée de plusieurs thèmes.

      Ex. : télévision, autoroute, dévisser, timbre-poste, poisson-chat, pomme de terre, moulin à café.

      Ex. : (1) prendre la porte (2) prendre la porte

      V + COD = syntagme V = synthème


      (1) – J’ai pris la porte chez le menuisier (2) – J’ai pris la porte et je ne suis plus revenu

      syntagme synthème

      NB : Dans un syntagme on dit que les monèmes sont libres parce qu’on les choisit, dans un

      synthème, on dit qu‘ils sont conjoints parce qu’ils nous sont imposés.

      B) - La SYNAPSIE : (selon Émile BENVENISTE)

      C’est une « unité lexicale de signification composée de plusieurs lexèmes et classable dans la

      catégorie des substantifs, ex. : pince à ongle, lit de camp. » 4  

      NB : le lien entre les éléments composant la synapsie est de nature syntaxique (les prépositions à et

      de).

      Ex. : pomme de terre, machine à laver, fer à repasser

      C) - La LEXIE : (selon Bernard POTTIER)

      « […] la lexie est une unité de fonctionnement discursif ; ex. : chien, notre, buvons, avant,

      chasse-neige, inutilité, au fur et à mesure, sont des lexies.» 5

      Il existe plusieurs types de lexies :

      c 1 ) - la lexie simple : comprend un seul lexème et plusieurs morphèmes

      Ex. : toit, toiture, cheval, redistribution, national, paresseux,…

      c 2 ) - la lexie composée : comprend deux lexèmes soudés. C’est un mot composé dans la grammaire

      traditionnelle sans aucun lien de nature syntaxique.

      Ex. : malchance, bonjour, sauvegarder, sau/poudrer.

      (préserver) sel


      c 3 ) - la lexie complexe : est une séquence figée de « mots »

      Ex. : verbes 

      - En avoir plein le dos (se lasser).

      - Rendre l’âme (mourir).

      - Prendre la mouche (s’énerver).

      Ex. : noms 

      - Un m’as-tu-vu (fanfaron, frimeur)

      - Un pied à terre (logis, maison de vacances)

      Ex. : adjectifs

      - pince sans rire (faire rire les gens sans rire)

      - tête de nègre (veste, gâteau)

      - bleu électrique (le bleu qui est électrique)

      - rouge cerise (rouge comme une cerise)

      Ex. : adverbe

      - n’est ce pas

      Ex. : conjonctions

      - Dès lors que…

      - Parce que…

      - Ă cause de…


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      TD (1) : LE MOT

      Exercice (1) : Indiquez le nombre de mots (unités lexicales) et d’unités graphiques dans


      chacune des phrases suivantes :


      1) Le marché aux puces regorgeait de trésors cachés, des vinyles rares aux antiquités exquises.

      2) La pâtisserie du coin est célèbre pour ses délicieux éclairs au chocolat.

      3) J’ai brûlé ma chemise de nuit avec le fer à repasser.

      4) Le voyageur a emporté son sac à dos imperméable pour affronter les intempéries lors de sa

      randonnée.

      5) Le constructeur automobile a lancé un nouveau modèle de voiture électrique dotée d'une

      autonomie exceptionnelle.

      6) Son appartement était décoré avec des meubles vintages et des œuvres d'art contemporain.

      Exercice (2) : Distinguez le syntagme du synthème à partir des paires de phrases suivantes :

      1. Hier, j’ai pris la mouche et je l’ai accrochée à l’hameçon afin d’attraper un gros poisson.

      Hier, j’ai pris la mouche contre tout le monde à cause de mon résultat scolaire.

      2. Karim, ce m’as-tu vu m’agace de plus en plus.

      M’as-tu vu comment je lui ai collé une baffe, l’autre jour ?

      3. Karim a la grosse tête depuis qu’il a été félicité par le président de l’entreprise.

      Cet enfant a une grosse tête comparé au reste de son corps.

      4. Nadia a la main verte à cause de ma peinture à l’eau.

      Ma mère a la main verte.

      5. Papa porte le pantalon marron que je lui ai offert pour son anniversaire.

      Chez notre voisin, c’est sa femme qui porte le pantalon.

      6. Jeter l’argent par les fenêtres, le petit Ryad le fait à chaque fois qu’il en trouve.

      Mon grand défaut ses jeter l’argent par les fenêtres.

      7. Le malade est passé sur le billard.

      Avant de rentrer dans le trou, la boulle est passée sur le billard.

      8. En lui donnant son bain, j’ai passé un savon à mon bébé.

      J’ai cassé un vase, maman m’a passé un savon.

    • Cours (2) : LA LEXICOGRAPHIE


      « La lexicographie peut se définir à la fois comme le domaine qui a pour but de mettre en

      œuvre les techniques pour confectionner des dictionnaires et comme la discipline qui propose

      une réflexion sur les méthodes qu'exige la confection des dictionnaires. » 6

      Autrement dit, la lexicographie s’occupe d’une part des techniques d’élaboration des

      dictionnaires et d’autre part elle propose une réflexion sur les procédés de formation et d’emploi

      du lexique contenu dans les dictionnaires.

      La lexicographie doit être capable de satisfaire le besoin d'information de l'usager du

      dictionnaire soucieux de connaître, par exemple, le sens ou les conditions d'emploi d'un mot.

      Le livre-dictionnaire est apparu, en France, au moment où le lexique a commencé à

      devenir celui d'une grande langue commune, de plus en plus écrite, bientôt langue d'État. Ce

      moment a coïncidé à peu près avec celui où l'imprimerie, récemment inventée (XV e siècle), allait

      pouvoir en faciliter la réalisation et la diffusion.

      Les premiers dictionnaires du français ont été publiés au XVI e siècle et surtout au XVII e siècle.

      - Le Dictionnaire français de Richelet (1680),

      - le Dictionnaire universel de Furetière (1690),

      - le Dictionnaire de l'Académie (1694) et

      - le Dictionnaire des arts et des sciences de Thomas Corneille (1694) font partie des

      ouvrages fondamentaux de la lexicographie française, desquels devaient naître, par imitations,

      corrections et enrichissements successifs, tous les grands dictionnaires français.


      (I) - LES DIFFÉRENTS TYPES DE DICTIONNAIRES

      Tous les dictionnaires présentent des caractères communs (visée didactique, ordre

      alphabétique,...), mais la pratique du dictionnaire montre vite qu'il en existe plusieurs types. Les

      chercheurs proposent souvent une typologie fondée sur trois critères :

      - 1) Les dictionnaires bilingues et les dictionnaires monolingues. Si la langue source diffère

      de la langue cible, les dictionnaires sont bilingues ou plurilingues. Ces dictionnaires, dont le

      rôle est d'être un instrument de traduction, impliquent la connaissance par le lecteur soit de la

      langue source, soit de la langue cible. Si les mots que l'on doit définir appartiennent à la

      même langue que la définition, les dictionnaires sont unilingues ou monolingues. Il est

      intéressant de noter que les premiers dictionnaires étaient bilingues.

      - 2) Les dictionnaires extensifs et les dictionnaires intensifs.

      a) - Un dictionnaire est extensif s'il vise à traiter globalement de tous les mots d'une langue.

      b) - Un dictionnaire est intensif quand il vise à décrire seulement un domaine technique ou

      scientifique limité.

      -3) Les dictionnaires encyclopédiques et les dictionnaires de langue.

      a) - L'encyclopédie donne des renseignements sur la chose désignée par le mot : son utilisation,

      son origine, sa place dans la culture de la communauté, etc. Certaines encyclopédies abandonnent

      l'ordre alphabétique de présentation pour une configuration méthodique des connaissances par

      matières. Très souvent, la description encyclopédique recourt à l'iconographie pour donner à

      voir le référent; c'est pourquoi les cartes et les photos y occupent une place importante.

      b) - En ce qui concerne le dictionnaire de langue, il énumère les particularités linguistiques du

      signe. Il donne des informations sur la nature et le genre grammatical des mots, leur forme

      graphique et sonore, leur étymologie, leur signification, leurs valeurs expressives, leur mode

      d'emploi, leur degré de spécialisation ou leur appartenance aux différents niveaux de langue, etc.

      Le dictionnaire de langue est un dictionnaire général qui présente l'ensemble des mots d'une

      langue. Sa liste inclut donc toutes les parties du discours, à l'exception des noms propres.

      Remarque : Il y a aussi des dictionnaires de langue spécialisés : dictionnaires de synonymes,

      dictionnaires des difficultés de la langue, dictionnaires des mots nouveaux, dictionnaires de

      citations, etc.


      (II) - LE DICTIONNAIRE DE LANGUE


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      Dans cette présentation, on s'intéressera uniquement aux dictionnaires de langue

      unilingues. On mettra en évidence leur composition ainsi que les différents types de

      définitions qui les caractérisent.

      II.1 - Fonctionnement et présentation du dictionnaire de langue

      Le dictionnaire unilingue fournit dans ses définitions une sorte de traduction des mots par des

      paraphrases synonymiques. Le lexicographe est amené à indiquer les conditions d'emplois des

      différents mots en fonction des niveaux de langue : voiture est le mot de la langue standard

      (parlée ou écrite), bagnole relève de la langue familière, etc. Le lexicographe est donc conduit à

      définir une norme linguistique par rapport à laquelle les autres termes sont repérés par une marque

      sociolinguistique (les différentes situations de communication) → (différents registres de langue) :

      familier, argotique (vulgaire), standard (populaire), littéraire.

      Un dictionnaire de langue unilingue est un répertoire de mots qui respecte la plupart du temps

      l'ordre alphabétique pour des raisons de commodité de consultation. On appelle «entrée» ou

      «adresse» le mot marqué par une typographie particulière (caractères gras, majuscules...) qui, à sa

      place déterminée par l'ordre alphabétique, introduit l'«article» ou la «notice».

      La suite de mots appelée « nomenclature » constitue l'architecture formelle du dictionnaire et

      fait partie de sa «macrostructure». La nomenclature varie d'un dictionnaire à l'autre :

      - le Petit Robert : plus de 55 000 mots;

      - le Dictionnaire du Français au collège : 35 000 mots;

      - le Dictionnaire de la Langue française. Lexis : 76 000 mots;

      - le Grand Larousse de la Langue française : 70 000 mots;

      - le Trésor de la Langue française : 90 000 mots.

      * Les entrées

      Les entrées sont normalement des mots graphiques, c'est-à-dire des séquences graphiques

      ininterrompues. Ainsi on rencontre fréquemment des mots composés dont les éléments

      composants sont séparés par un trait d'union (coffre-fort) ou dont les éléments ne sont pas

      séparés (gentilhomme) sont considérés comme des mots et constituent des entrées. En

      revanche, les termes composés dont les éléments sont séparés par un blanc (pomme de terre) ne

      sont pas reconnus comme des entrées par un grand nombre de dictionnaires. Les expressions

      stéréotypées (expressions figées), c'est-à-dire les unités lexicales composées de plusieurs

      éléments (qu'en-dira-t-on, à pas de loup, au fur et à mesure) n'ont pas accès à la nomenclature


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      alphabétique des dictionnaires de langue. Pourtant, celles-ci, comme les mots composés, jouent

      exactement le même rôle que les mots simples.

      R/ On constate aussi que les dictionnaires de langue retiennent comme entrée la forme

      infinitive des verbes. Les autres formes verbales ne sont pas présentées. Il s'agit, bien entendu,

      d'une solution tout à fait arbitraire.

      Les noms propres ne figurent pas, non plus, dans un dictionnaire de langue. Certains

      noms propres (les éponymes) ont servi de base à des dérivations lexicalisées (marxisme,

      sadisme, gaulliste, freudien...). Ces dernières s'intègrent naturellement à un dictionnaire de

      langue, puisqu'elles ont perdu leur référence unique pour devenir, comme n'importe quel mot,

      une entrée dénotant un mot ou un objet.

      NB : On voit bien qu'il y a un grand nombre de mots qui n'ont pas accès à la nomenclature des

      dictionnaires. En effet, les mots d'entrée du dictionnaire sont des unités définies arbitrairement.

      * Les articles

      L'article de dictionnaire est une suite ordonnée de phrases, chacune comportant une ou

      plusieurs informations. Quand on parle de l'organisation de chaque article, on parle de la «

      microstructure » du dictionnaire :

      PAUVRE [POVR( )]. Adj. et n.; (fém.) PAUVRESSE [POVR S].

      (XVI e ; povre [Adj. et n.], 1050; 1788, au fém.; lat. pauper).

      1. Adj. ●1° (Employé comme attribut, ou épithète après le nom). Qui manque du nécessaire ou n'a que

      le strict nécessaire; qui n'a pas suffisamment d'argent, de moyens, pour subvenir à ses besoins. V. Fauché

      (fam.), indigent, nécessiteux. Être pauvre (cf. être dans le besoin, n'avoir pas le sou, pas un rond

      (fam.), être sans un (pop.). Il est devenu pauvre. V. Appauvri, ruiné. Très pauvre,

      pauvre comme Job. V. Misérable, miséreux. La femme pauvre, de Léon Bloy. « Si jadis

      l'Église fut pauvre, depuis le denier échelon jusqu'au premier, c'est que la chrétienté était indigente

      comme elle» (CHATEAU B.). Les pays pauvres. V. Sous-développé. ●2° (Choses). Qui a

      l'apparence de la pauvreté, l'annonce. Pauvre maison. Un air pauvre et souffreteux. ●3°

      PAUVRE DE : qui n'a guère de. V. Dénué, dépourvu, privé. Vx. Pauvre d'argent. -

      Mod. Fig. «Pauvres de talent et de ressources» (DIDER.). Fam. Pauvre d'esprit. ◊

      PAUVRE EN. « La brigade trouvait le village pauvre en estaminets et en belles

      filles» (MAUROIS). ●4° Qui est insuffisant, fournit ou produit trop peu. Terre pauvre. V.

      Maigre, stérile. Minerai, gisement pauvre. «Langue un peu pauvre», disait cet

      excellent Heredia à qui je présentai mon premier livre» (GIDE). ●5° (v. 1350 ; en

      fonction d'épithète, avant le subst.). Qui inspire de la pitié. V. Malheureux, pitoyable. Un

      pauvre malheureux. Ayez pitié d'un pauvre aveugle! La pauvre bête. Un pauvre sourire

      : triste, forcé. Pauvre France! - Spécialt. « Quand nous disons : « Ce pauvre Untel», tout

      le monde comprend qu'il est passé de vie à trépas» (A. HERMANT). - (En s'adressant à qqn)

      «Pauvres maris! Voilà comme on vous traite» (MOL.). «Lorsqu'on est très

      malheureux, on parle aux autres hommes en leur disant «mon pauvre ami», ou «mon

      pauvre monsieur», comme s'ils étaient eux-mêmes à plaindre» (DUIIAM.). ◊ Loc.

      «Pauvre de moi! disait-il. Maintenant je n'ai plus qu'à mourir » (DAUD.). - Subst.

      Le pauvre, il n'a vraiment pas de chance! Mon pauvre, ma pauvre, exprime la

      commisération. ●6° Pitoyable, lamentable. C'est un pauvre type. ● 7° Loc. Pauvre hère*.


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      -a) Le mot ou l'adresse qui forme l'entrée contient déjà une information sur l'orthographe du mot.

      -b) La prononciation du mot hors contexte est présentée sous la forme d'une transcription, par

      exemple, en alphabet phonétique international (API).

      -c) La catégorisation grammaticale informe sur les traits syntaxiques fondamentaux des mots

      définis. Elle précise l'appartenance du mot à une partie du discours : nom, pronom, verbe, article,

      adjectif, adverbe, conjonction, préposition, interjection. La partie du discours est suivie de

      l'indication de la sous-classe de cette même partie du discours : les noms peuvent être masculins

      ou féminins, les verbes sont tantôt transitifs, tantôt intransitifs, tantôt les deux, l'article peut être

      défini, indéfini ou partitif, etc.

      -d) La quatrième mention de l'article est constituée par l'étymologie du mot. On indique soit

      l'origine supposée, l'étymon du mot d'entrée (fille : XI e siècle. lat. filia), soit les éléments

      constitutifs qui sont à l'origine du terme (casse-tête : 1690, de casser, et tête; froideur : XII e

      siècle; dérivé de froid). Dans le premier cas, la langue source est indiquée : latin, grec, anglais,

      etc. Dans le deuxième cas, la procédure de formation est marquée : composé de (ou simplement

      de), dérivé de. La datation, c'est-à-dire le moment de l'apparition du terme dans les textes écrits est

      très souvent jointe à l'étymologie.

      -e) La définition contient une suite de paraphrases. Chaque paraphrase correspond à une acception

      du mot. Ces acceptions peuvent être organisées selon plusieurs schémas différents. Assez souvent

      l'emploi dominant actuel, indépendamment de l'ordre chronologique des apparitions, est présenté

      en premier. Parfois, l'ordre adopté correspond à l'évolution historique, etc. Les lexicographes

      donnent aussi des indications concernant le réseau des relations lexicales du mot. Les synonymes

      et les antonymes y sont mentionnés.

      -f) Les emplois sont illustrés par des exemples qui présentent le mot en situation dans des phrases

      ou syntagmes. En effet, le mot du dictionnaire n'a d'existence réelle qu'inséré dans une

      phrase.

      -g) Les expressions stéréotypées (figées) sont considérées comme dès termes uniques. Elles

      forment des sous-entrées et sont susceptibles à leur tour de recevoir des définitions sous la forme

      de paraphrases.

      -h) Les sens fonctionnels, c'est-à-dire les significations particulières du terme dans une langue

      technique ou scientifique déterminée, constituent aussi des sous-entrées. Chaque sous-entrée

      technique et scientifique est suivie alors de la paraphrase synonymique qui définit cette acception

      particulière.


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      R/ Il est important de noter que certains dictionnaires suppriment l'information étymologique;

      d'autres ne donnent pas la transcription de la prononciation du mot défini ; d'autres encore

      négligent la date d'apparition du mot, etc.

      — Présentation polysémique, présentation homonymique

      Certains dictionnaires adoptent une présentation homonymique, alors que d'autres

      privilégient une présentation polysémique.

      Avec l'homonymie, il s'agit de relation entre deux ou plusieurs termes ayant le même

      signifiant, mais des signifiés complètement différents. Cette relation lexicale implique donc

      une présentation homonymique c’est-à-dire deux ou plusieurs entrées identiques

      graphiquement mais distinctes sémantiquement :

      1 er terme → (mot)

      2 ème terme → (fin)

      Avec la polysémie, il s'agit d'une seule unité lexicale qui correspond à deux ou plusieurs

      significations. Lorsque la même entrée recouvre des sens différents, il s'agit d'une présentation

      polysémique :

      Voler 1 er (planer)

      2 ème (subtiliser)

      — La définition dans le dictionnaire de langue

      La définition est l'activité essentielle du lexicographe. Dans un dictionnaire de langue

      unilingue, les procédures de définition sont généralement beaucoup rigoureuses et homogènes.

      La définition du mot consiste à donner une paraphrase qui lui soit sémantiquement

      équivalente. On peut toujours remplacer un mot de la langue par un autre mot ou un groupe de

      mots sans que le sens en soit modifié. Lorsque le lexicographe définit vérification par action

      de vérifier ou blancheur par état (ou qualité) de ce qui est blanc, dépourvu par privé, mourir

      par cesser de vivre, etc., il indique que la définition et le terme défini constituent des paires de

      synonymes. Rappelons que la synonymie désigne la relation que deux ou plusieurs formes

      différentes (deux ou plusieurs signifiants) ayant le même sens (un seul signifié) entretiennent

      entre elles.

      NB : La structure du dictionnaire repose donc sur une relation de synonymie entre le mot

      d'entrée et la définition qui lui correspond. Quand la définition est un mot unique, le

      synonyme appartient à la même partie du discours (classe grammaticale) que le défini :

      plumard : lit

      mec : homme

      nana : femme


      18

      Quand la définition est un énoncé de plus d'un mot (cas le plus fréquent), cet énoncé doit

      avoir la même fonction que le mot défini et il commence ordinairement par un mot ou un

      groupe de même classe grammaticale :

      échotier ; rédacteur chargé des échos

      discontinuité : absence de continuité

      mourir : cesser de vivre

      analyser : faire l'analyse de

      Les dictionnaires de langue font coexister différents types de définition. En effet, les

      mots monomorphématiques 7 , les dérivés et les composés ne sont pas définis de la même

      façon. On peut examiner de plus près les définitions suivantes empruntées au Petit Robert

      (1994) :

      fillette : petite fille

      fille : personne de sexe féminin, considérée par rapport à son père et à sa mère ou à l'un des deux seulement

      impossible : qui n'est pas possible

      Ces trois exemples correspondent à trois types de définition différents :

      - a) la définition morphosémantique  est la définition utilisée pour les mots dérivés ou

      composés. Elle est extrêmement fréquente car au moins 75 % des mots du lexique du

      français contemporain sont des dérivés ou composés.

      - b) la définition par inclusion  est la seule possible pour les mots monomorphématiques.

      - c) définition par opposition est la moins fréquente et la plus irrégulièrement représentée.

      ٭ La définition morphosémantique

      Certains linguistes parlent de «définition relationnelle». Cette définition informe sur la

      formation du mot d'entrée et établit un lien entre la signification de celui-ci et sa

      formation. Pour qu'il y ait définition morphosémantique, il faut pouvoir reconnaître la base

      dans le terme défini :

      fillette : petite fille.

      simplement : d'une manière simple.

      porte-fenêtre : fenêtre qui descend jusqu'au niveau du sol et qui s'ouvre de plain-pied sur un balcon, une terrasse, un jardin, faisant


      ainsi office de porte.


      garde-magasin : employé chargé de garder un magasin.

      Ce type de définition comporte le mot à partir duquel le dérivé a été formé et un

      syntagme qui traduit l'affixe. Ainsi l'adverbe simplement a été construit à partir de l'adjectif

      simple, etc.


      7 Mot formé d’un seul morphème (mot simple). Exemples : fille, maison, président, mouche, fragile, enfant, femme,...


      19


      ٭ La définition par inclusion (hypéronymie / hyponymie)

      On parle aussi de «définition substantielle» ou «de définition par le genre prochain et

      la différence spécifique». Elle consiste à désigner la classe générale à laquelle appartient le

      mot défini et à spécifier ce qui le distingue des autres sous-classes de la même classe

      générale :

      fille : personne de sexe féminin, considérée par rapport à son père et à sa mère ou à l'un des deux seulement.

      → la classe générale : personne

      → les différences spécifiques : de sexe féminin, considérée par rapport à son père et à sa mère ou à l'un des deux seulement.

      Il convient de signaler cependant que la plupart des définitions par inclusion sont réduites à

      l'essentiel :

      combinaison : sous-vêtement féminin

      banjo : instrument de musique à corde

      chat : animal domestique

      On ne peut pas dire que tous les sous-vêtements féminins sont des combinaisons, ou

      que tous les instruments de musique à corde sont des banjos, ou que tous les animaux

      domestiques sont des chats! Dans ce cas, on parle d'« inclusion stricte».

      - L’hyperonyme « sous-vêtements » inclut les hyponymes : slip, culotte, string, soutien-

      gorge, combinaisons,…

      - L’hyperonyme « instruments de musique à corde » inclut les hyponymes : guitares, banjos,

      mandole, violon …

      - L’hyperonyme « anomaux domestiques » inclut les hyponymes : chats, chiens, …

      ٭ La définition par opposition (antonymie)

      Cette définition est souvent utilisée pour les couples ou groupes de mots qui sont dans

      une relation d'antonymie partielle ou totale. L'antonymie désigne un rapport entre deux

      termes de sens contraires. Si l'antonymie est marquée morphologiquement (utile vs inutile,

      gracieux vs disgracieux), l'élément dérivé peut toujours être défini morphosémantiquement

      (qui n'est pas utile, qui n’est pas gracieux,...).



      TD (2) : LA LEXICOGRAPHIE


      Exercice n° 01 :

      ─ Définissez brièvement les mots suivants à travers une présentation homonymique : « avocat »,

      « héroïne », « louer », « palais », « pêche » :


      Exercice n° 02 :

      ─ Selon la morphologie et le sens, identifiez le type de définition (morphosémantique, par

      inclusion ou par opposition) de chacun des mots suivants :

      .

      DÉCHAUSSER v. tr. • 1. Enlever les chaussures de quelqu’un.

      AUBERGISTE n. • Personne qui tient une auberge.

      ÉCURIE n.f. • Bâtiment destiné à loger des chevaux, ânes, mulets.

      GEAI n.m. • Oiseau passereau de la taille du pigeon, à plumage bigarré.

      INSIGNIFIANCE n.f. • 1. Absence de signification, de sens. 2. Caractère de ce qui est

      insignifiant.

      ÉTROITESSE n.f. • Caractère de ce qui est étroit.

    • REÉFÉRENCES BIBLIOGRAPHIQUES


      — AUZOU Philippe (2001). Le grand dictionnaire encyclopédique du XXIe siècle. Paris : Auzou.

      — GALISSON Robert & COSTE Daniel (1976). Dictionnaire de didactique des langues. Paris :

      Hachette.

      — MITTERAND Henri (1963). Les mots français. Paris : PUF.

      — NIKLAS-SALMINEN Aïno (1997). La lexicologie. Paris : Armand Colin.

      — WILLEMS Dominique & WILMET Marc (2000). Initiation à la lexicologie française : De la

      néologie aux dictionnaires. Bruxelles : Duculot.

      • Accueil Mes cours Faculté des Lettres et langues LLE, Lettres et langue Etrangères Langue Française/ Lexicologie : Objets et méthodes 14/02/2025 M1 SDL/ S2

        • COURS (3): La dérivation

          1.1. la dérivation affixale

          La dérivation, quel qu’en soit le type, est un procédé de formation de mots “nouveaux” qui permet un réel enrichissement de la langue.

          La dérivation affixale est l’addition d’un élément grammatical appelé «affixe » (morphème) à une « base » (lexème) donnée. 

          Remarque:

          ─ Un affixe n’a pas de sens que s’il est associé à un élément lexical qui est l’élément de base.       Ex.          re/tour

                                                         Affixe / base

          ─ La base est la partie d’un mot qui peut être selon les cas :

          a)* considérée d’un point de vue diachronique comme élément d’origine, la base est appelée RACINE.

          Exemples :      culpa/bilité → coup/able              dé/capit/er [capitaine, capiteux]    

                                 culpa (lat.) = faut                               caput (lat.) = tête

           

          b)* considérée d’un point de vue synchronique comme l’élément essentiel du mot, la base est appelée RADICAL.

          Exemples :        dé/coll/ement                    il/légal/ité                ir/responsabil/ité

           

          - Un affixe placé avant la base (précède la base) est un préfixe.

          - Un affixe placé après la base (suit la base) est un suffixe.

          - Un affixe placé dans la base (à l’intérieur) est un infixe. Ex. : dans le verbe « venir » → « Je viens » : le « i » est un infixe qui n’apporte aucune information.


          1.1.1. La préfixation

          La préfixation ne change jamais de classe grammaticale aux mots.

          Ex. : prénom, surnom, renom → noms

          Impossible → adjectif

          Autrement dit, la préfixation n’a jamais pour résultat de faire changer à un mot de classe grammaticale. Préfixe +verbe = verbe ; préfixe + nom = nom, …

          -Le préfixe est un élément grammatical qui apporte à la base une nouvelle information.

           a) La répétition : « préfixe répétitif »

          « re » se transforme en « ré » devant certains verbes : apprendre, orienter, incarner, rentrer, racheter, …

           b) La négation : « préfixe privatif »

          - croître, coller, colorer, …

          - anormal, amorphe, amoral, agueusie (absence de goût),…

          - déshonorer, désagréable, déséquilibrer, déshabiller,…

          - irréel, irréprochable, irrésistible, irrationnelle,…

          - illégal, illettré, illogique,…

          - analphabète, …

          - incroyable, insurmontable, insupportable, incassable,…

          - impossible, immorale, impitoyable, imbuvable, imbattable (m,p,b)…

          c) La multiplication / la division

          * Les préfixes multiplicateurs :

          - bicentenaire (2 x 100), bipède (2 pieds), bimensuel (2 mois), …

          - quadragénaire (40ans), quinquagénaire (50 ans), hexagone (6 côtes), …

          - polysémique, polyglotte, polygame, polyvalent,…

          - multicolore, multimédias, multinational,…

          * Les préfixes diviseurs :

          - midi, minuit, mi-chemin, mi-temps, …

          - demi-lune, demi-journée,…

          - semi-monde, semi-voyelle, semi-remorque,…

          - hémisphère, hémicycle,…

          NB1 : Certains adverbes et certaines prépositions jouent souvent le rôle de préfixes :

          -   malchance, maladroit,…

          -   bienveillant, bienfaits, …

          -   surélever, surmonter,…

          -   sous-terrain, sous-estimer,…

          NB2 : Bien que certains préfixes soient identiques, ils ont des sens totalement différents :

          « in- » et « im- » de négation ≠ « in- » et « im- » dans : incorporer, inhumer, immigrer (migrer dans un pays), immerger (mettre dans l’eau),…

          NB3 : La préfixation peut être multiple : poser → re/dé/composer

           

          1.1.2. La suffixation

          De nombreux lexicologues affirment que la suffixation prend de plus en plus d’importance dans la formation de mots nouveaux. Si certains suffixes deviennent des archaïsmes, d’autres connaissent un important développement.

          1) Les suffixes flexionnels :

          Le suffixe flexionnel est le résultat de flexions casuelles c’est-à-dire :

          - les marques de genre et/ou de nombre des noms et des adjectifs. Ex. : chat → chats, lion → lionnes, noir → noire,…

          - les désinences verbales c’est-à-dire les marques de temps, de nombre et de personne des verbes. Ex. : Je chante, nous chantons, tu chantais,…

           

          2) Les suffixes dérivationnels :

          Il s’agit d’un affixe permettant à partir d’une base donnée de former un mot nouveau :

                                                noircir

          Ex. : noir                      noirceur

                                                noirâtre

          Remarque : - le suffixe flexionnel relève de la morphologie grammaticale, c’est-à- dire : (orthographe et conjugaison)

                            - le suffixe dérivationnel relève de la morphologie lexicale, c’est-à- dire :  (le lexique / la lexicologie)

          On pourrait classer les suffixes selon leur aptitude à transformer un mot d’une classe grammaticale à une autre, on obtiendrait alors :

          a) La suffixation endocentrique :

          Elle concerne les suffixes qui n’opèrent jamais un transfère de classe. Autrement dit, elle ne fait pas changer de classe grammaticale : ombre (nom) → ombrage (nom)

          - C’est le cas des suffixes verbaux expressifs : -asser, -oter, -ailler.

          Ex. : rêv/asser (rêver), viv/oter (vivre), rim/ailler (rimer),…

          - Certains suffixes diminutifs comme : -ette, -ille, -illon.

          Ex. : charr/ette, fill/ette, brind/ille (brin), ois/illon (oiseau),…

          b) La suffixation exocentrique :

          Elle concerne les suffixes qui opèrent des transfères de classe grammaticale. Autrement dit, elle fait changer de classe grammaticale.

          Ex. : transformer → transformation, porter → porteur, barrer → barrage, …

          Note importante : Il y a des suffixes qui peuvent être endocentriques et exocentriques en même temps.

          Ex. : des noirc/eur/ssuf. flexionnel

                               Suf. dérivationnel  

           

          1.1.3. La parasynthétique

          Il existe des mots formés à la fois par préfixation et suffixation, sont appelés alors les parasynthétiques.

          Ex. : introuvable, incassable, inconfortable,…

                   caféiner, désherber, valiser, déstabilisation,…

           

          1.2. la dérivation non-affixale (conversion)  

          1.2.1. La dérivation impropre

          a) La translation : consiste à dériver un mot d’un autre par changement de catégorie grammaticale, sans affixation.

          On rencontre plusieurs types de translation :

          a1) par détermination :

          - toutes les catégories de mots peuvent devenir des noms ou substantifs.

          Ex. : la une, le malade, le moi, le savoir, le pouvoir, le rire, le sourire, le bien et le mal,

                      article       adjectif        pronom       verbe          verbe            verbe         verbe     adverbe    adverbe     

          le pourquoi et le comment, le pour et le contre, un mais, un hic ! un ouf !

                  adverbe                adverbe         prépo      préposition   conjonction  interjection   interjection

          - certaines catégories de mots peuvent devenir des adjectifs.

          1- les noms : couleur orange, robe turquoise, violette,… de couleur saphir, …

          2- des participes (présent ou passé) : l’eau courante, l’eau polluée, une fille surprenante,…

          3- des adverbes : des gens bien

           

          b) L’éponymie : il s’agit de transformer des noms propres en noms communs  et plus rarement des verbes ou des adjectifs. Dans ces deux derniers cas, un suffixe est alors ajouter au nom propre.

          b1) les noms :

          - le docteur Guillotin (1789) → la Guillotine.

          - Guignol : personnage de marionnettes créé vers 1808 → faire  le guignol.

          - Galvani (1737-178) médecin et physicien italien → galvaniser, galvanisation, galvanique.

          - Algèbre, Algorithme, Béchamel, Clinèxe, Dédale (labyrinthe), Frigidaire, Macédoine, Pantalon, Picasso, Poubelle, Sandwich, Scotch, Silhouette, etc.

          - Harpagon (personnage principale de « L’Avare » de Molière) : avare, grippe-sou, radin, rat,…

          - Tartuffe = hypocrite

          - Messaline (impératrice romaine, célèbre pour ses débauches) = vipère

          - Adonis = Apollon = jeune homme d’une grande beauté.

          - Narcisse = jeune homme de la mythologie grecque qui était amoureux de son image.

          - Dom Juan = Casanova = séducteur.

          b2) les verbes : Boycott → boycotter, Galvani → galvaniser (tonifier),

          Nobel → nobeliser, Pasteur → pasteurisé, …

          b3) les adjectifs : Sème (fils de Noé) → sémite / antisémite,

                                       Eole (Dieu du vent) → éolien(ne),

                                       Dalton (chimiste britannique) → daltonien(ne) « personne présentant 

                                                                                  des troubles de perception des couleurs »,

                                       Mansart (architecte) → Mansarde (toit brisé à quatre pans),

                                       Platon → platonique, Le marquis de Sade → sadique…

          b4) l’antonomase : (figure de style)

          C’est la substitution d’un nom propre par un nom commun pour désigner un individu : 

          Ex. : RABAH est un Dom Juan (séducteur)

                   LYES est un Apollon (jeune homme d’une grande beauté)

                   YOUCEF est un Narcisse (jeune homme amoureux de son image)

           

          1.2.2. La dérivation régressive

          C’est la suppression de la désinence verbale,

          Ex. : arrêter → arrêt, bondir → bond, galoper → galop, refuser → refus, sauter → saut, …

          NB : pour les mots féminins, il y a l’adjonction d’un « e » après la suppression de la désinence verbale. Ex. : adresser → adresse, agrafer → agrafe, attaquer → attaque, transir → transe,…

          Exceptions : avouer → aveu, finir → fin.


          • COURS (4): La composition

            Procédé de formation de mots par combinaison de bases.

            « La composition peut être définie comme la juxtaposition de deux éléments qui peuvent servir de base à des dérivés ». Certains linguistes ont tendance à la définir comme « la juxtaposition de deux éléments qui peuvent exister par ailleurs à l’état libre ».

            La composition assemble deux (ou plus) bases françaises ou grecques ou latines : poisson-chat (français+ français), misogyne (grec +grec), omnivore (latin+latin).

             

            2.1. Composition populaire

            Les mots composés peuvent comporter des mots français qui ont une existence autonome par ailleurs. Dans ce cas, on a souvent l’habitude de parler de « composition populaire ». Les éléments assemblés dans un mot composé forment une unité de sens nouvelle, dont la signification dépasse celle de ses éléments pris isolément.

            Voici, un schéma de composition variable :

            * N+N : chou-fleur, timbre-poste, …

            * N+adj. : état civil, cordon bleu, …

            * Adj. +adj. : chaud-froid, aigre-doux, …

            * Verbe+nom : vide-ordures, cache-nez, …

            * Verbe+ verbe : savoir-faire, laisser-aller, ouï-dire, …

            * Pron. +verbe : on-dit, rendez-vous, …

            * Prép. +nom : après-midi, sans-gêne, …

            2.2. Composition savante

            « Elle consiste à associer deux bases ou plus dont une au moins est prise directement (sans déformation) au latin ou au grec. Cette base isolée n’appartient pas au lexique Français. Ex. : géographie, monoplace, anthropologue, hémogramme, pédophile, philosophie, misanthrope, philanthrope,… »

             

             

             

            2.2.1. Mots issus de bases latines :

            Insecticide, viticole, calorifère, frigorifique, fumivore, papivore, carnivore → (2 mots latins) ; samedi, dimanche, lundi, mardi, mercredi, jeudi, vendredi ; tous les mots avec « -cide » Ex. : homicide, génocide,…

            - atmosphère → atmos : vapeur + sphaira : boule.

            - barysphère  → barus : lourde + sphaira : boule.

            - pyrosphère  → pyros : feu + sphaira : boule.

            2.2.2. Mots issus de bases grecques : (extrêmement nombreux)

            - bibliophile, cosmonaute, cleptomane, néologisme,…

            - misogyne → misein : haïr + gunê : femme.

            - pédagogie → paidos : enfant + gagein : conduire.

            - gériaterie → gerontos : vieillards + atrie : traiter.

            2.2.3. Mots hybrides  (formations mixtes)

            Les mots hybrides sont formés d’un élément latin et d’un élément grec.

            - automobile → auto : (grec) autos « soi-même, lui-même » + mobile : (latin) mobilis « qui se meut ».

            - homosexuel → homo : (grec) homos « semblable, le même » + sexuel : (latin) sexualis).

            - polyvalence, pluviomètre, radiographie, autoclave, bicéphale, bicyclette, hippomobile, hydravion, monocle, monoplan, ovoïde, planisphère, radiophonie, télévision.

            NB : Il existe aussi des hybrides dans lesquels un des deux éléments est français ou peut être considéré comme tel.

            - antidater, archiplein, extrafin, juxtaposer, minijupe, ultra-chic, boulodrome, cocaïnomane, gazomètre, francophonie, anglophone, aéroplane, aérogare, cyclotourisme ; Anti (lat.) = avant Ex. : « antidater » ; Archi (grec) = haut degré Ex. : «archiplein ».

            2.2.4. Mots composés à forme simple /à forme composée

            Il  existe quatre modes de composition possibles :

            * Forme simple (soudée) : gendarme, vinaigre, pourboire, portefeuille

            * Mots reliés par un trait d’union : sèche-cheveux, porte-monnaie, arc-en-ciel

            * Absence de lien graphique : petit four, maison close

            * Présence d’une préposition : machine à laver, pomme de terre, tasse à thé, chemin de fer

            Benveniste a appelé « synapsie » ce dernier mode de composition qui associe deux mots dans l’ordre, reliés par une préposition (en général de ou à).

            2.3. Mots-valises : (mots-portemanteaux)

            Ce sont des mots composés par télescopage. Créer des mots en réunissant le début d’un mot et la fin d’un autre.

            Franglais = français + anglais

            Phalanstère = phalange + monastère

            Autobus = automobile + omnibus, trolleybus, bibliobus,…

            Foultitude = foule + multitude (formation plaisante)

            Bionique = Biologie + électronique / Biosthéticien = biologie + esthéticien.

            Motel (anglais) = motor + hotel / transistor = transfer + resistor.


            • COURS (5): Abréviation et siglaison

              1. L'abréviation

              L’abréviation est un procédé graphique consistant à écrire un mot dont on a supprimé soit des lettres finales, soit toutes les lettres sauf l’initiale, soit des lettres médianes. Dans ce dernier cas, on ne met pas de point abréviatif.

                    boul. pour boulevard ;

              M. pour Monsieur ;

              1er pour premier ;…

              Le principal but de l’abréviation est de gagner du temps et de la place.

              1.1. La troncation

              La troncation est la réduction d’un mot à son début (1ère lettre) ou à sa fin (dernière lettre) :

              * Me = maître, Mme = madame, Mlle = mademoiselle, Mgr = monseigneur, Dr = docteur, v° = verso, r° = recto, St = saint, ds = dans, m = même, ĉ = comme, c.- à-d. = c’est-à-dire, P = pages, P.S. = poste scriptum, N.B. = nota bine, W.C. = water closet, S. Exc. = son excellence,…

              1.1.1. L’aphérèse (assez rare) → on tronque le début du mot : (ca)pitaine, (auto)bus, (auto)car, (amé)ricain, (pro)blème, (mu)zique.

              1.1.2. L’apocope (plus fréquente) → on tronque la fin du mot : promo(tion), fac(ulté), resto U (restaurant universitaire), imper (méable), vélo(cipède), auto(mobile), ciné(ma(tographie)), dactylo(graphe), kilo(gramme), métro(politain), micro(phone), moto(cyclette), photo(graphie), pneu(matique), radio(graphie) et radio(phonie), stylo(graphe), taxi(mètre), tram(way), bac(calauréat), manif(estation), math(ématiques), prof(esseur), pub(licité), récré(ation), sympa(thique), amphi(théâtre), super(carburant), fan(atic), télé(vision), homo(sexuel), météo (météorologie), sensas (sensationnel), occase (occasion),…

              NB : Les mots ayant une syllabe en –O sont prononcés jusqu’à cette syllabe : labo(ratoire), ado(lescent), chimio(thérapie), écolo(giste), nympho(mane)…

              D’autres termes sont tronqués puis suffixés en -O : apéro, proprio, dico (dictionnaire),…

              Les mots qui n’ont aucune syllabe en –O sont abrégés au hasard : appart’, consulte, clim, compile,…

              NB : Les abréviations peuvent servir à leur tour de base pour la formation de nouveaux mots : « bus » est l’éléments final dans « autobus, trolleybus, abribus, bibliobus » ; « auto » a servi d’élément initial (plus rarement final « lave-auto ») à de nombreux mots nouveaux : « auto-école, autoradio, autoroute, auto-stop(peur), etc. »

              2. La siglaison

              Le sigle est une abréviation constituée des initiales de plusieurs mots composant des unités lexicales complexes et qui s’épelle lettre par lettre.

              R : les sigles sont généralement écrits en lettres majuscules. Ils désignent, entres autres, des organisations administratives, politiques, syndicales, étatique, internationales, etc.

              R.M.I. → Revenu minimum d’insertion.

              P.S. → Parti Socialiste.

              C.G.T. → Confédération Générale du Travail.

              O.N.U. → Organisation des nations unies.

              F.I.V. → Fécondation in vitro.

              V.I.H. → Virus immuno humain (sida).

              U.S.A. → United States of América.

              P.T. → Post et téléphone.

              T.V. → Télévision.

              G.R.C. → Gendarmerie Royale du Canada

              L.N.H. → Ligue nationale de hockey

              2.1. Les acronymes

              L’acronyme est un sigle composé des premières lettres d’une désignation et qui se prononce comme un seul mot.

              R : Les acronymes sont généralement écrits en lettres majuscules. On n’utilise jamais le point.

              SIDA → Syndrome immuno déficitaire acquis.

              SMIC → Salaire minimum interprofessionnel de croissance.

              OVNI → Objet volant non identifié

              LASER → Light amplification by stimulated emission of radiation

              CEGEP → Collège d'enseignement général et professionnel.

              OPEP → Organisation des pays exportateurs de pétrole

              CROP → Centre de recherches sur l’opinion publique

              CA DR AF  → Cadre et drapeau africain.

              RADAR      → Radio detecting and ranging.

              SOFMED.    → Société oranaise de formation médicale.

              ORSEC       →  Organisation de secours.

               

              Les sigles et acronymes donnent souvent naissance à la création de mots dérivés par suffixation :

              C.G.T.       → cégétiste.

              ENA          → énarque (ancien élève de l’École Nationale d’Administration).

              CAPES      → capésien / capésienne.

              SMIC        → smicard.

              R.M.I.        → érémiste.

              P.D.G.       ® pédégère 

              O.N.U.      ® onusien, onusienne (de l’Organisation des Nations Unies)

               

              abréviation

              forme fautive

              appartement

              app.

              (apt.)

              boulevard

              boul.

              (blvd)

              case postale

              C.P.

              (CP)

              c’est-à-dire

              c.-à-d.

              (c-à-d)

              copie conforme

              c.c.

              (cc)

              et cetera

              etc.

              (ect.)

              heure

              h

              (h. / hr. / hre)

              limitée

              ltée

              (ltd)

              madame

              Mme

              (Me / Mde)

              mademoiselle

              Mlle

              (Mle)

              messieurs

              MM.

              (Mrs)

              monsieur

              M.

              (Mr.)

              post-scriptum

              P.-S.

              (P.S.)


              • COURS (6): La néologie lexicale

                La néologie est le processus de formation de nouvelles unités lexicales. Tant qu'il y a des gens pour se servir d'une langue, elle est en perpétuel mouvement.

                Comme la vie ne s'arrête jamais, des mots nouveaux sont toujours indispensables pour exprimer les changements qui surviennent : les découvertes scientifiques, les progrès industriels, les modifications de la vie sociale, etc. En même temps, il y a des mots qui s'usent, qui perdent de leur force et de leur expressivité et qui finissent par disparaître.

                On peut constater que les néologismes sont soit des créations nouvelles soit des emprunts.

                4.1. Néologie conventionnelle (des créations nouvelles)

                La création conventionnelle se sert des éléments qui se trouvent dans la langue et respecte les modes de formation connus :   

                -         dérivation (suffixale, préfixale, parasynthétique, impropre et régressive) ;

                -    composition ;

                -    abréviation ;

                -    siglaison.

                Ces procédés ont été analysés en détail.

                 

                4.2. Néologie par emprunts

                 

                L'emprunt fait partie des procédés par lesquels on enrichit le lexique d'une langue. Il consiste à faire apparaître dans un système linguistique un mot provenant d'une autre langue.

                a) les emprunts directs 

                Le vocabulaire héréditaire contient des mots provenant des langues étrangères passés en français entre le XVe et le XXe siècle. En effet, au cours de son histoire, le français a emprunté à toutes les langues avec lesquelles il a été en contact, à travers des relations établies : commerciales, culturelles, politiques, conflictuelles, etc.

                L’italien a apporté un grand nombre de mots au français. Les premiers emprunts se sont produits au début du XIVe siècle grâce aux relations commerciales, diplomatiques et militaires qui ont commencé à s'intensifier entre les deux pays. Mais c'est surtout le grand mouvement de la Renaissance qui a provoqué une véritable «invasion» de mots italiens qui touchent surtout la littérature, les beaux-arts, la guerre et le sport (alarme, altesse, antichambre, appartement, aquarelle, attaquer, baroque, cavalier, coupole, dessin, diva, espion, grandiose, moche, mosaïque, satin, soprano, scénario, spaghetti, ténor, trio...). De l'Italie plus contemporaine, le français tient autostrade, expresso, fascisme, fasciste.

                L'espagnol a également fourni de nombreux termes au français. Ce n'est qu'à partir de la seconde moitié du XVIe siècle que le français a accueilli un nombre considérable de mots espagnols (alcôve, anchois, artichaut, camarade, canot, disparate, fanfaron...).

                Le vocabulaire exotique du français doit aussi au portugais (mandarin, fétiche, caravelle, acajou, bambou, banane) et à l'arabe (bled, élixir, orange, safran, toubib, guitare, calife...).

                Le lexique du français contient aussi des mots d'origine Allemande. C'est surtout depuis le XVe siècle que, par suite d'événements politiques différents : alliance avec les Suisses, Réforme, Guerres de religion, Guerre de trente ans..., l'allemand a réussi à s'imposer dans le français (loustic, choucroute, accordéon, boulevard, dalle, élan, balle, bière, blottir, cauchemar, haltehuguenot, trinquer, obus, sabre, flinguer...).

                On observe également que l'allemand a servi de véhicule aux mots slaves, hongrois ou turcs pour leur passage en français.

                La pénétration anglaise a été relativement tardive. Les emprunts antérieurs au XVIIIe siècle sont rares; mais, plus tard, le développement extraordinaire de l'Angleterre et des États-Unis a favorisé l'invasion massive des mots d'origine anglaise. De nombreux lexiques techniques présentent des mots anglais : commerce (discount, facturing, leasing, sponsor, marketing...), spectacle (strip-tease, jazz, rock, disc-jockey, happening), sport (volley-ball, football, bowling, karting, skating, surf…), cinéma (caméraman, script, travelling, western...), journalisme (gallup, reporter, flash...), informatique (hardware, software...). La vie quotidienne elle-même comporte un nombre non négligeable d'emprunts à l'anglo-américain : briefing, brushing, cheese­burger, gadget, hamburger, leader, parking, shopping, building, planning, pressing, camping, dancing, self-service, meeting,...).

                La situation de l'anglais est différente. Les emprunts antérieurs au XVIIIe siècle sont rares. En dehors de quelques exemples parfaitement intégrés : (redingote, paquebot, budget...).

                 

                b) les emprunts intégrés 

                Par définition, les emprunts intégrés sont généralement plus anciens dans la langue réceptrice que les emprunts directs. Remarquons en outre que, s'ils sont intégrés, ils le sont plus ou moins bien et qu'ils demeurent parfois en nette concurrence avec le terme anglais d'origine. En français : (chimie, alcool, sucre, café, contredanse, redingote, conteneur, paquebot, budget, listage, aquaplanage, ...) sont des emprunts intégrés de longue date.

                 

                c) les xénismes

                Les xénismes sont des emprunts qui réfèrent à une réalité étrangère, ce sont des mots étrangers sur un double niveau : formel et culturel. Ex. : hidjab, geïsha, harem, tchador, etc.

                 

                d) les calques

                Le calque est un mot emprunté à une langue source (1), mais traduit littéralement dans la langue cible (2). Autrement dit, le calque consiste donc à traduire littéralement une expression d'une langue étrangère.

                — Le français a ainsi crée au XVIe siècle : « bas-relief » d'après l'italien « basso-rilievo »

                — Au XIXe siècle : « chemin de fer » d'après l'anglais « railway »,

                                                 « gratte-ciel » d'après l'anglais « sky-scraper »,

                                                 « baladeur » d'après l'anglais « walkman »,

                                                 « radar de poursuite » d'après l'anglais « tracking radar »,

                                                 « bobine d'étouffement » d'après l'anglais « choke coil »,

                                                 « poids lourd », « éléctro-ménager » d'après l'arabe.


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