Thérapie cellulaire & Maladie de Parkinson

Comme on a vu dans les chapitres précédents l’utilisation des cellules souches embryonnaires, fœtales et adules dans les lésions du cartilage, l’arthrose, la polyarthrite rhumatoïde, le diabète de type 2, aujourd’hui on s’intéresse à l’utilisation des cellules souches en maladie de Parkinson qui est une maladie neurodégénérative résultant de la mort lente et progressive de neurones du cerveau et caractérisée par la perte progressive des neurones dopaminergiques qui constituent la voie nigrostriatale. Le déficit en dopamine striatale qui en résulte est à l’origine de la symptomatologie caractéristique de cette maladie.

La zone atteinte joue un rôle important dans le contrôle des mouvements involontaires ainsi qu’au tonus musculaire (moins de sécrétion de Dopamine). Ainsi, le contrôle des mouvements est difficile en particulier les mouvements automatiques (clignement des yeux, marche, …) (Feany, 2004).

La maladie de Parkinson a été pour la première fois décrite en 1817 sous le terme de « paralysie tremblante » dans un ouvrage de James Parkinson intitulé Essay on Shaking Palsy. Il y décrit les divers signes et symptômes que présentaient ces patients, du tremblement de repos à l’instabilité posturale, en passant par tant d’autres signes, parfois très subtils, qui caractérisaient ces patients.

De nombreux médicaments sont aujourd’hui disponibles pour le traitement de la maladie de Parkinson. Il est toutefois important de préciser que ces traitements ne sont que symptomatiques et qu’il n’existe, à l’heure actuelle, aucune thérapeutique capable de ralentir l’évolution de la maladie ou d’empêcher la dégénérescence chronique des neurones dopaminergiques du locus Niger, d’où l’intérêt de l’utilisation de la thérapie cellulaire (Tolosa et al.,2009). La thérapie cellulaire est une autre approche thérapeutique en développement. Elle consiste à injecter des neurones fonctionnels pour remplacer les neurones dégénérés Pour cette maladie, des essais cliniques ont utilisé des cellules souches mésenchymateuses ou cellules souches embryonnaires (voir les chapitres précédents) ou bien des cellules précurseurs neurales (CPN) qui sont issues d'embryons âgés de quelques jours, possèdent la capacité de se multiplier de façon illimitée mais aussi de se différencier en tous types cellulaires de l'organisme. Les CPN ou encore appelées cellules précurseurs neurales sont présentes au niveau du cerveau embryonnaire mais aussi à certains endroits du cerveau adulte tel que la zone sous-ventriculaires des ventricules latéraux (ZSV) et la zone sous-granulaire de l'hippocampe (ZSG) où la neurogénèse y est encore active (Perrier and Studer, 2003).

Ces cellules sont multipotentes. En effet leur différenciation après isolation puis prolifération aboutit aux différents types cellulaires du SNC : neurones et cellules gliales.

 

Feany MB., New Genetic Insights into Parkinson’s Disease, N Engl J Med 2004,351; 19,1937-40.

Perrier L, Studer L., “Making and repairing the mammalian brain—in vitro production of dopaminergic neurons,” Semin. Cell Dev. Biol., vol. 14, no. 3, pp. 181–189, 2003.

Tolosa E, Gaig C, Santamaría J, Compta Y., Diagnosis and the premotor phase of Parkinson disease. Neurology. 2009 Feb 17;72(7 Suppl):S12-20. Review.


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